Patrimoine

Sur les sentiers de Boulazac Isle Manoire, vous êtes au cœur de la 3e commune de Dordogne. Née le 1er janvier 2016, du mariage de trois communes historiques (Atur, Boulazac et Saint-Laurent sur Manoire), rejointe un an plus tard par Sainte-Marie de Chignac, elle compte plus de 10 000 habitants. Prenez le temps d’observer Atur et ses plus vieux édifices comme la lanterne des morts (XIe) et l’église (XIIe) et dont la vie a été marquée par la puissante famille de la Roche Aymon. Plongez-vous dans le passé de Saint-Laurent sur Manoire, appelé « Saint Laurens du Manoyre en Périgord » au XVe siècle, pour y découvrir le château de Saint-Laurent construit par les Bodin et les Bertin. A Sainte-Marie de Chignac, plongez-vous dans l’Histoire, lorsqu’en 1944, les maquisards tirent sur les Allemands. Les lieux-dits Flageat et le Capelot en sont la mémoire.

Le centre-ville de Boulazac

L’acte de naissance de Boulazac est daté du 30 mai 1800, la commune étant alors regroupée autour de son Vieux Bourg. En 1917, l’armée américaine a implanté un camp d’acclimatation et un hôpital au bord de l’Isle. Ces baraquements deviendront la Cité Bel Air, 2ème pôle urbain du Boulazac historique. La construction d’une zone industrielle au début des années 60 – avec notamment l’installation de l’imprimerie des timbres-poste (Phil@poste) – et la création d’une zone commerciale dans les années 70 ont conditionné un essor qui s’est traduit par un important apport de population et l’édification du nouveau centre-ville Agora. Après une consultation auprès des habitants, le lieu pour la construction d’un nouveau centre-ville est choisi. Ce sera l’Agora, qui était alors une zone marécageuse, accueillant une station d’épuration et une activité agricole.

La réalisation de l’Agora débute en 1986. Après les terrassements et les remblais, place aux grues et autres engins de chantier. Les murs montent rapidement et la première pierre est posée le 7 novembre 1986. Ne reste plus alors qu’à habiller l’extérieur, couvrir et aménager l’intérieur des bâtiments. Au milieu de nulle part trône désormais l’Agora avec la mairie et le centre culturel. Un peu plus loin, on distingue l’ancienne station d’épuration et l’hôtel Campanile qui vient d’ouvrir ses portes. De l’autre côté de l’avenue Marcel Paul, un bureau de poste s’ouvre. En 1988, un programme de construction de logements voit le jour, accompagné d’espaces commerciaux. Les premiers logements vont se remplir de leurs habitants au début de l’été 1989.
Différents équipements adaptés aux besoins du centre-ville vont ensuite voir le jour. Le deuxième pont franchissant le Manoire à hauteur de l’hôtel Formule 1 sera baptisé en 1990 « Zamenhof » du nom de l’initiateur de l’Espéranto. En cédant un terrain au franc symbolique, la Municipalité permet à l’Evêché d’édifier une chapelle qui sera inaugurée en 1990. Enfin, la station d’épuration devenue obsolète laisse sa place. Une nouvelle station ultra-moderne traitant 99% des eaux usées sera implantée au confluent Manoire/Isle.

La vie a naturellement pris sa place à l’Agora, devenant le cœur de Boulazac. Un espace de jeux est aménagé pour les familles et de nombreuses plantations agrémentent les lieux. Forts de ce succès, les élus décident de lancer la construction de logements supplémentaires. Le complexe sportif est inauguré en 94 et entre en fonctionnement début 95 accueillant les clubs de judo, de boxe française, de boxe anglaise, de karaté, d’escrime et de gymnastique. Ils seront rejoints à l’automne 95 par l’USPB (futur BBD). La structure comprend également la salle des Enfants de la Dordogne, plus vieux club de gymnastique de France. Le cabinet médical initialement situé sur le parvis de l’Agora se dote d’un nouveau bâtiment mis en service au printemps 95.
Les anciens Résistants de Dordogne choisissent Boulazac pour implanter le mémorial de la Résistance et de la Déportation en Dordogne. Le monument Mémoire est inauguré en 98.

Dix ans après l’inauguration du centre-ville, les attentes du monde associatif et sportif se multiplient. Il est donc nécessaire de créer un nouvel espace d’animation. L’espace socioculturel et sportif Bibbiena est conçu pour répondre aux sollicitations.
Enfin, l’implantation du Palio termine la perspective.

Quinze ans après, la municipalité décide d’opérer une requalification du centre-ville avec la création d’une esplanade, la mise en place de passerelles piétonnes franchissant le Manoire et d’un pont réservé au trafic routier. Le nouveau centre-ville est livré au printemps 2006.

Enfin, la médiathèque Louis Aragon est inaugurée en 2016. Il a fallu près de deux ans et demi pour construire ce bâtiment de verre high tech de 1 200m², sur trois niveaux aérés et lumineux. A l’intérieur, la médiathèque regorge de solutions innovantes en matière de fonctionnalité, de design et de mobilier. L’extérieur a été particulièrement soigné avec la création d’un écran de verdure, d’un jardin en terrasse et d’un jardin privatif pour les usagers de la médiathèque.

Le logo de la commune avant

 

Le logo de la commune depuis 2017

En 1936, année des premiers congés payés, s’ouvre sur les bords de l’Isle la Guinguette Barnabé, à deux pas de Périgueux.

Vingt plus tard, un magnifique mini-golf contenant des représentations sculptées des sites touristiques du département y est aménagé. Ce lieu magique est reconnu en tant que patrimoine remarquable depuis 2008, labellisé « Patrimoine du XXe siècle » par le Ministère de la Culture et de la Communication.

Cependant le mini-golf, propriété de la commune, a été fermé durant quelques années. Au regard de sa valeur historique, mais également de sa situation sur la véloroute voie verte V90 et de l’absence de service semblable à moins de 35 km, la ville a souhaité engager une opération de restauration pour permettre sa réouverture au public.

Plusieurs types de travaux ont concouru à cette réhabilitation : le nettoyage des espaces verts et la supervision des aires qui constituent la structure du mini-golf, la restauration des petits édifices réalisée par une entreprise spécialisée (Les Compagnons Réunis), la restauration des bordures en béton, la réfection du système d’assainissement des eaux pluviales, ainsi que la mise en valeur paysagère et la mise en place d’un éclairage d’ambiance.

La ville, propriétaire du site, a pris en charge cette réhabilitation pour un coût des travaux de 150 000 € (HT). L’opération a été cofinancée par l’Union Européenne dans le cadre du programme du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) à hauteur de 58 522,57 €.

La verdure a depuis longtemps recouvert l’ancien cimetière d’Atur. Cependant, un ouvrage de pierres témoigne encore du passé de ce site. C’est une tourelle surmontée d’un lanternon qui se dresse là, à quelques centaines de mètres de l’église du village. Erigé au milieu du XIIème siècle cet édifice de pierres, admirablement épargné par le temps, constitue une véritable richesse patrimoniale du Périgord, mais aussi une curiosité historique. Ce n’est en effet qu’au XIXème siècle qu’apparaît l’appellation « Lanterne des Morts » pour qualifier ce monument. Ce nom ne lève que peu le voile sur la fonction de cette tour, et de nombreuses énigmes entourent encore le véritable usage auquel elle était destinée. Les interprétations diffèrent ainsi sur la signification ou la symbolique de ces lanternes : tradition antique de conserver un flambeau auprès des tombes, phare destiné à guider les voyageurs égarés, signalisation pour éviter les dangers d’un cimetière, fanal permettant aux morts de retrouver à l’aube leurs tombes après avoir hanté les vivants la nuit, ou encore plus simplement une vocation à éclairer les cérémonies des familles des défunts… Une chose est sûre : la Lanterne des Morts entretient aujourd’hui encore la flamme du mystère.

A ce jour, il n’existe plus qu’une centaine de ce type des monuments en France, la plupart ayant été détruit durant la Révolution. La Dordogne en compte une petite dizaine dont seulement trois sont classées aux Monuments Historiques (Cherveix-Cubas, Sarlat), dont la plus ancienne, celle d’Atur classée depuis le 21 mai 1932. Eugène Le Roy évoquera ce patrimoine à la toute fin de son livre Jacquou le Croquant : « Dans une pleine quiétude d’esprit, demeuré le dernier de tous ceux de mon temps, rassasié de jours, – comme la lanterne des trépassés du cimetière d’Atur, je reste seul dans la nuit, et j’attends la mort ».

La commune de Boulazac-Isle-Manoire est propriétaire de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Sainte-Marie de Chignac, classée monument historique en 2003. L’église est d’origine romane, du XIIème siècle. Durant la deuxième moitié du XIVème siècle, pendant la guerre de Cent Ans, une partie de l’église est remaniée, on fortifie l’édifice  et le clocher est surmonté d’une chambre de défense. L’abside semi-circulaire est supprimée et transformée en chevet plat. Au XVIème siècle, après la guerre franco-anglaise, la nef Nord est construite. Lors de la préparation des travaux de l’église en 2019, les archéologues ont été amenés à examiner la cuve baptismale, qui se trouve actuellement à sa place traditionnelle, au nord-ouest, lieu du baptême. Elle est en pierre calcaire taillée et sculptée, et contemporaine ou légèrement postérieure à l’église romane, datable de la fin du XIIème ou du début du XIIIème siècle. Les quatre côtés de la cuve sont sculptés, les décors représentent des arcatures en plein cintre. Une face collée au mur n’est pas visible. Sur un côté, la représentation a la particularité de montrer l’arc central à moitié fermé par un battant de porte. La partie supérieure de la cuve est ornée d’une frise de dents de scie contrariées, et des rosettes agrémentent les écoinçons. A l’intérieur, la pierre est creusée, et une feuillure sur le bord supérieur atteste de la présence ancienne d’un couvercle fermant la cuve. Cet ouvrage a retenu l’attention de la Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture (CRPA) qui a donné un avis favorable à son inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 24 décembre 2020. Dans le cadre de la restauration en cours de l’église Notre-Dame de l’Assomption, et de la dépose des sols en ciment, la cuve pourra être déplacée et dégagée des murs, pour que l’on puisse en faire le tour, comme cela devait être le cas lorsqu’elle était en fonction. La commune souhaite la faire restaurer.

Tout le monde connaît la petite église de Sainte-Marie-de-Chignac, qui semble bien esseulée, longée, voire rasée par un axe routier important, la RD 6089 qui va de Périgueux à Brive.

S’ils ne sont pas nombreux à s’arrêter pour la visiter, elle mérite pourtant l’attention. Des travaux de rénovation ont permis de découvrir des pans de son passé, et les archéologues recueillent tous les indices qui leur permettront d’écrire plus précisément son histoire. Et celle-ci n’est pas récente.  L’Église Notre-Dame-de-l’Assomption est une construction romane qui date du XII siècle. Elle a été modifiée aux XIV et XVI siècles, inscrite aux monuments historiques en 1926, et enfin entièrement classée en 2003. Voici le rapide CV de ce monument.

Mais quand on va plus dans le détail, on découvre une histoire mouvementée, qui commence dans les années 1100, il y a presque un millénaire. Chapelle située sur un des quatre chemins de Compostelle recensés par le Codex Calixtinus (Codex Calixtinusou Liber Sancti Iacobi se compose de plusieurs textes copiés et rassemblés en un seul volume entre 1140 et 1160), elle a été tour à tour agrandie, puis amputée du fond du bâtiment, avant de se voir adjoindre une petite nef latérale, et d’arborer l’architecture qu’elle dévoile aujourd’hui.

Dans le cadre du réaménagement des abords de l’église de Sainte-Marie-de-Chignac, un diagnostic a été réalisé par le service départemental de l’archéologie en juin 2020 pour le compte de la commune. Les fouilles archéologiques menées en amont des travaux ont permis de révéler plusieurs éléments. D’abord, un certain nombre de sépultures, échelonnées dans le temps puisque la plus ancienne daterait du Moyen-Age, ont été trouvées, les plus récentes semblant être postérieures au 18e siècle. De très nombreux clous retrouvés autour des ossements indiquent, pour ces dernières, que les personnes avaient été inhumées dans des cercueils.

Certaines sépultures ont été retrouvées dans l’église, les autres entre ce bâtiment et la route, d’autres encore devant le site. Des trous sur le mur sud de l’édifice montrent que des maisons étaient adossées à la chapelle, ces trous de boulins étaient en effet destinés à recevoir des poutres. Autre indication des ces fouilles, l’incendie de la chapelle. Certaines pierres mises à jour en creusant à l’intérieur, et autour pour faire passer des drains afin que l’eau n’attaque pas les fondations, ont en effet des couleurs rouges qui indiquent qu’elles ont été soumises au feu. Selon les archéologues, cet incendie remonterait à la guerre de 100 ans, soit au 14e siècle.

La période moderne a aussi laissé ses traces. Certaines des pierres du mur situé le long de la route présentent des motifs étranges, qui sont en fait dus à la pollution, qui les ronge. Elles sont d’ailleurs toutes situées à peu près à la même hauteur, celle des pots d’échappement.

Malgré toutes ces attaques, l’église a traversé les siècles et reste toujours solidement ancrée dans son territoire. Les travaux de drainage sont destinés à lui permettre de continuer son existence. En effet la route, surélevée au fur et à mesure des années et des réaménagements, déverse son eau directement sur les murs de l’église, les fossés séparant la route du bâtiment ayant été comblés au fil des ans. Le drainage permettra de conserver les murs au sec, et de préserver les fondations.

C’est entre le château d’eau et la halle de marchandises que le 20 décembre 2020 un wagon-grue centenaire a pris place à la gare de Niversac. L’engin est long de cinq mètres, pèse plus de seize tonnes et a bénéficié de plusieurs centaines d’heures de travail pour retrouver tout son lustre d’antan. La société de nettoyage Entretien du Périgord a été appelée à la rescousse pour rajeunir l’ouvrage, et le transporteur périgourdin Doumen a, lui aussi, largement contribué avec ses engins de levage pour le transport et son atelier de peinture pour redonner le gris bleuté d’origine. L’aménagement d’une portion de rail a été aménagé spécialement pour l’installation de la « bête » qui aujourd’hui fait la curiosité patrimoniale du site ferroviaire de Niversac.

https://www.youtube.com/watch?v=pu_u4IPExBg

Pour les besoins des travaux autour de l’église -réaménagement du parvis, création d’un parking derrière le bâtiment religieux et aménagement de la halte ferroviaire-, le monument aux morts qui se trouvait devant l’église a dû être provisoirement retiré.

Il a été démonté pierre par pierre par l’entreprise Les Restaurateurs du patrimoine, basée à Milhac d’Auberoche, puis remonté de la même façon. Mais son emplacement a changé. Alors qu’il était devant l’église, donc à proximité de la route ce qui n’était pas toujours simple pour organiser les cérémonies et sécuriser les participants, il a été reconstruit derrière, ce qui permettra au public venant se recueillir lors des grandes dates que sont le 11 novembre, le 8 mai, mais aussi pour toutes les cérémonies, de bénéficier de plus d’espace, et d’un site plus sécurisé et calme, loin de la circulation.

 

Quand on passe sur la RD 6089, on ne jette pas obligatoirement un regard vers la gare. Pourtant, il s’agit d’un ouvrage exceptionnel.

Cette gare se situe sur la ligne Périgueux-Brive, et a été mise en service en 1861, avec sa halle de marchandise et son château d’eau pour alimenter les locomotives à vapeur en eau. Elle demeure l’unique exemplaire d’une architecture voulue à l’époque par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO), faite de murs en brique avec colombages. Tous les bâtiments voyageurs de cette ligne avaient été construits sur ce modèle, dit « économique », mais au fil des ans, tous ont disparu… sauf celui de Niversac. La gare de ce lieu-dit demeure ainsi aujourd’hui le seul exemple de cette architecture ferroviaire révolue.

La commune de Boulazac Isle Manoire a engagé récemment une importante opération de réhabilitation et de réaménagement de ce site. Elle a repensé les abords et les accès à la gare, implanté un parking de covoiturage et rénové le château d’eau, le tout en partenariat avec la SNCF, le Grand Périgueux, la Région et le Département. Un wagon-grue datant de 1924, découvert par l’association Mériller Vapeur sur une voie de garage à Excideuil et appartenant à l’association Vélo Rail Périgord vert a été acheté par la commune. Après rénovation esthétique – ce wagon a retrouvé ses couleurs originelles à savoir le gris bleuté d’époque et ses inscriptions – , il a été installé sur une portion de voies posée par des cheminots bénévoles, entre la halle et le château d’eau. Il était utilisé, jusque dans les années 50, pour décharger les wagons de marchandises.

 

Désormais, c’est un autre wagon qui est attendu. Il sera positionné en face de la gare, sur le terrain où la future piscine communautaire est en construction. Il s’agit (pour les connaisseurs) d’une voiture voyageurs B9 54 650 datant de 1929 et dotée de neuf compartiments de 3e classe, construite par la société De Dietrich. Elle est inscrite au patrimoine industriel du XXe siècle, et classée à l’inventaire des Monuments historiques. Elle va être totalement rénovée, tout en gardant son aspect d’origine, pour devenir une brasserie-restaurant.

 

Ce n’est pas uniquement pour sauvegarder un patrimoine unique que tous ces aménagements ont été réalisés. L’ouverture de la piscine communautaire, fin 2022, sera précédée de la mise en place de la navette ferroviaire, début 2022. Entre covoiturage, navette pour aller travailler, et pour se rendre à la piscine et en revenir, le site sera très utilisé d’ici peu de temps. L’idée était donc d’anticiper cet afflux de citoyens en sécurisant et agrémentant le périmètre en amont.

Voici en image la commune de Boulazac Ilse Manoire (réalisé par Dorsale / Pascal Rempenaux) 2020

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